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L’absentéisme de longue durée, comment le gérer ?

L'équipe d'Intergo vous a rédigé un article fort intéressant au sujet des solutions simples pour réduire votre temps de gestion et vos coûts dans les dossiers d'invalidité longue durée.

L’absentéisme engendre de grands coûts indirects pour les entreprises que ce soit en baisse de productivité et de qualité, en augmentation des frais de remplacement et de prime d’assurance à la CNESST ou à votre assureur collectif. Outre les absences ponctuelles, qui sont les plus courantes, les cas d’invalidité de longue durée peuvent représenter un casse-tête pour l’employeur. Un dédale de diagnostics variés, pronostics différents, avis médicaux divergents, limitations fonctionnelles difficiles à interpréter, assignations temporaires et plans de retour au travail progressif qui avortent. Autant de situations qui rendent ardue la gestion de ces dossiers pour l’employeur qui ne désire qu’un retour du salarié rapide et durable dans son poste pré-lésionnel ou à un autre poste adapté à sa nouvelle condition de santé.

Pourquoi est-ce si ardu ?

Pour l’employeur, la complexité vient régulièrement du manque d’information sur la condition de l’employé. On reçoit un billet de prolongation du médecin traitant, environ à tous les mois, avec un diagnostic flou et un pronostic de retour au travail imprécis ou fréquemment seulement la prochaine date de consultation médicale. Comment évaluer quand le salarié sera de retour, quelles seront ses limitations, s’il est apte à effectuer ses tâches, sinon quelles sont les tâches que pourront contenir les assignations temporaires ? Il peut devenir complexe de planifier le remplacement du salarié absent. Le dossier peut être tout aussi délicat pour le médecin traitant et augmente de beaucoup sa charge de travail. Il peut difficilement évaluer objectivement les capacités de son patient pendant une consultation de courte durée en plus d’avoir à remplir les formulaires pour les assureurs et à concilier les avis des autres médecins spécialistes (orthopédiste, physiatre, psychiatre, etc.). Évidemment, le salarié se retrouve dans une situation précaire avec un plus bas revenu et une incapacité à effectuer certaines activités de sa vie quotidienne. Seulement 31% des salariés aptes à travailler à temps partiel ou dans des tâches adaptées ont continué à travailler pendant leur congé selon un rapport de la Sunlife. Il y a donc clairement un manque à gagner pour les employeurs.

Ce qu’on peut faire comme employeur

Outre contester les diagnostics et réclamer une expertise médicale couteuse par un médecin indépendant, il est toujours permis de réclamer un formulaire médical complété par le médecin traitant. Les frais tournent autour de 10$ à 40$ et ce dernier pourra contenir plusieurs informations fortes utiles dont le diagnostic, la médication, le pronostique (court, moyen et long terme), les autres professionnels de la santé impliqués, un avis sur la capacité à effectuer les tâches et un aperçu des limitations fonctionnelles prévisibles.

On peut aussi obtenir une recommandation de la commission des accidents du travail pour effectuer une évaluation par un professionnel de la santé réglementé, avec l'accord de l'employé. Le professionnel tout indiqué est certainement un spécialiste en réadaptation au travail. Ce dernier, une fois enrôlé par vous et avec l’autorisation du travailleur, peut recevoir et analyser tous les rapports médicaux et diagnostics du salarié. Il peut également effectuer une évaluation objective des capacités résiduelles de travail en clinique ou sur le lieu de travail (capacité de manutention de charges, tolérance dans certaines positions ou posture, sa dextérité, etc.). Ceci permettra d’identifier les leviers et obstacles au retour au travail et facilitera une prise de décision éclairée de l’employeur ou de l’assureur. Suite à l’examen de la description des tâches, le professionnel peut établir un plan de retour au travail adapté au poste prélésionnel en concertation avec tous les acteurs impliqués. Si le retour au travail est contre-indiqué, il peut évaluer le potentiel de réadaptation et effectuer un développement des capacités fonctionnelles. Ce programme de réadaptation est recommandé après la 12e semaine d’arrêt, surtout si on dépiste des facteurs de chronicité (douleurs chroniques, antécédents, etc.).

Lors de la rédaction d’un rapport neutre et objectif, l’ergothérapeute peut établir l’incapacité du travailleur à retourner dans ses tâches prélésionnelles. Il a alors la possibilité et les connaissances pour aiguiller l’employeur sur un poste différent que le salarié sera en mesure d’effectuer dans sa totalité. Finalement, l’ergothérapeute peut effectuer un retour thérapeutique à l’emploi. Il observe le travailleur pendant le retour progressif et analyse et adapte son poste de travail et peut aussi concrétiser les enseignements transmis en clinique.

Le programme de réadaptation en ergothérapie est une manière créative et positive de maintenir les personnes, qui sont en absence de longue durée, dans des activités productives pour éviter que l’invalidité s’éternise. Selon un rapport de 2013 de l’assureur Sunlife, plus un employé est absent longtemps pour des raisons de santé, plus il y a de risques qu’il ne revienne pas travailler et plus le coût global est élevé, tant pour l’employé que pour l’employeur. Le programme de maintien et de développement des capacités de travail est vu positivement par les employés qui se sentent soutenues, ont accès plus facilement à des ressources de santé spécialisée et regagnent plus vite leur plein revenu.

Sources :

Site web Intergo

Gérer l’invalidité, employeur êtes-vous prêt?, Conférence Board of Canada, Alliance Canadienne pour les soins de santé durables, 2013, http://www.sunlife.ca/static/canada/Sponsor/About%20Group%20Benefits/Group%20benefits%20products%20and%20services/The%20Conversation/Disability/DisabilityManagement_SUNLIFE_FR.pdf

Formation en ligne, Contrer l’absentéisme, Daniel Leduc CRIA, Associé, droit de l’emploi et du travail, Norton Rose Fulbright

Gouvernement du Canada, La gestion des cas d'incapacité - Évaluation médicale, 2011, http://www.tbs-sct.gc.ca/psm-fpfm/ve/dee/dmi-igi/tool-outil/ma-em-fra.asp

 

 


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